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En choisissant de revisiter les lieux de production de la photographie argentique, j’ai opté pour l’esthétique de l’expert en sinistre qui, enquêtant sur le théâtre du crime, illumine de plein-fouet la quasi obscurité des lieux, le calfeutrage de la lumière parasitaire, la mécanique des agrandisseurs, le bric-à-brac électrique, le zigzag de la plomberie, les éclaboussures de sels d’argent, la corrosion des équipements et le compte à rebours des minuteries défiant la disparition du spectre panchromatique. Entre 2005 et 2010, j’ai photographié plus de 200 chambres noires, celles des artistes des photographes et des laboratoires commerciaux des agences de presse, des écoles d’enseignement, des musées, des centres d’archives et des photoclubs. Ce travail créatif m’a mené de Montréal à Paris, en passant par La Havane, Toronto, Niamey, Berlin, Hô-Chi-Minh-Ville, Mexico et Bruxelles. J’ai voulu ainsi souligner le caractère matriciel de la chambre noire, laquelle témoigne d’un espace de création sans équivalent parmi les technologies de reproduction, espace où furent créées nombre d’œuvres emblématiques de l’Histoire de la photographie du XXe siècle.

Site internet de l’artiste : www.michelcampeauphotographies.com


Michel Campeau a cédé gracieusement ses droits en soutien aux activités de la revue Captures.