« Sur Internet, ça se répand comme une lèpre », écrit Virginie Despentes dans Vernon Subutex (2015: 29). L’idée d’une communauté soudée par les réseaux socionumériques, au détriment des contacts réels, se voit relayée dans la forme même de ce roman, qui repose sur une série de portraits (profils) de personnages que seule l’errance (navigation) du protagoniste permet de lier. La métaphore biblique de la lèpre suggère toutefois, non sans paradoxe, une dimension atavique au phénomène, la refonte contemporaine d’attitudes et de gestes issus d’un imaginaire plus vaste.