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Je me suis réveillé, souriant. En rêve, un grand périple rapiéçait mes voyages en Autochtonie. J’avais circulé dans les territoires artistiques d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie. J’ai froncé les sourcils en regardant ma bibliothèque. Existerait-il une définition amérindienne, théorique ou opératoire, du concept d’autochtonie? Y aurait-il une vision qui donnerait un sens de l’imaginaire des Premiers Peuples, Métis et Inuits conciliant traditionalisme et hypermodernité?

Alexandra Awashish, Carole-Anne Niquay (réal.), Tikinakan (2016)  
Capture d'écran par Marie-Eve Bradette tirée de Alexandra Awashish et Carole-Anne Niquay, Tikinakan, prod. Wapikoni mobile; Canada, 2006  
Image numérique | 2000 x 1171 px  
Femmes atikamekws avec leurs bébés, Manawan, 1910  
Photographie  
Image numérique | 940 × 665 px  
©Conseil de la Nation Atikamekw  

En postface du recueil Bâtons à message. Tshissinuatshitakana de Joséphine Bacon, Laure Morali, rapportant et remédiatisant les paroles de la poète innu, écrit :

Helo-Melo, illustration du titre de la pièce de Sarah Kane 4.48 Psychose, juin 2010  
Image numérique | 2048 × 1536 px  

Dans Être écrivain amérindien au Québec. Indianité et création littéraire (2006), Maurizio Gatti décrit de manière éloquente les enjeux auxquels sont confrontés les auteurs autochtones dès lors qu’ils entreprennent d’investir, à partir des années 70, la scène littéraire québécoise. Comment peut-on se réapproprier une parole déformée, détournée puis confisquée par le colonisateur? Comment exprimer sa différence dans la langue et les médiums culturels de l’Autre?

La photographie peut constituer un champ d’étude particulièrement fructueux pour nous aider à appréhender divers aspects de l’autochtonie dans le contexte de l’Amérique du Nord. Considérant qu’elle a indéniablement contribué à construire ce que Daniel Francis appelle l’« Indien imaginaire » (1992), nous explorerons la façon dont les photographes autochtones ont investi le médium en vue de contrer des représentations historiques essentialisantes et homogénéisantes, et insuffler à l’image photographique leurs visions du monde et leurs propres expériences de l’autochtonie.

Vue de la première édition de la Biennale d'art contemporain autochtone Baliser le territoire. A Stake in the Ground (2012)  

Galerie Art Mûr, 14 janvier au 25 février 2012  
Commissaire invitée : Nadia Myre  
Photographie numérique | 2000 x 1212 px  
Avec l’aimable autorisation d’Art Mûr  

Pour qui s’intéresse à la notion d’autochtonie dans le champ des arts visuels, l’artiste anishnabé (Première Nation de M’Chigeeng) Carl Beam (1943-2005) est incontournable.

Incredible as it may seem, Durham was not an Indian…

Jimmie Durham au sujet de Douglas Durham,
chef de la sécurité de l’American Indian Movement1

Nadia Myre, Indian Act (2000-2002), détail  
Perles de verre, copie de la page 41 de la Loi sur les Indiens, ruban-cache, fil, feutre  
Image numérique | 3720 x 4522 px  
©MBAM, Christine Guest  
MBAM, don de Stéphane Cauchies  
Avec l'aimable permission de l'artiste
Nadia Myre, Pet Cock (série Desire Schematics) (2009)  
Impression numérique | Édition de 5 | 112,7 cm x 170 cm  
Image numérique | 4280 x 2828 px  
Photographie de Guy L'Heureux. Courtoisie de la galerie Art Mûr
Avec l'aimable permission de l'artiste
Julie Dufort et Lawrence Olivier (dir.), Humour et politique. De la connivence à la désillusion (2016)  
Livre paru chez Les Presses de l’Université Laval, 2016  
Détail de la couverture | 944 x 569 px